En quelques mots, Christian, qui êtes-vous ?
Je suis un artiste belge né à Bruxelles en 1963.
Je peux me définir comme un artiste de l’émotionnel et de l’expression libre appartenant à la « figuabstraction brute ».
Après un passage incontournable par les Beaux-Arts, j’ai dù m'émanciper des techniques artistiques enseignées et faire (re)parler mes émotions instinctives.
Je peins et sculpte viscéralement, en état de régression, en marge des courants artistiques contemporains.
Je donne libre cours à mes émotions au travers de différentes techniques, le dessin, la peinture et la sculpture restant mes médiums préférés.
Les arts premiers, l'art africain, l'art océanien, l'art amérindien, l'art brut, l'art enfantin m'ont fortement marqué. J’y trouve mes racines.
Quand et comment vous êtes-vous lancé dans votre art ?
Enfant, déjà, j'étais attiré par l'art pictural. Inlassablement , je dessinais et je peignais, utilisant tout ce qui me passait sous la main pour arriver à mes fins.
Ensuite, j’ai suivi les cours des Beaux-Arts de Bruxelles et une fois les principes académiques techniques acquis, je me suis empressé de les désapprendre.
Des expositions de Dubuffet et Chaissac seront pour moi de grandes révélations et me transmettront ce qui est pour moi encore aujourd’hui un des principes de base de ma démarche artistique : la spontanéité et l’instinctif.
Pendant pratiquement 30 ans je me suis nourri auprès de la scène néo expressionniste ainsi que de l’art brut, les arts premiers, l'art enfantin, avantd’exploerer de nouvelles pistes dont l’abstraction et finalement créer un mix de toutes ces influences .
Qu’est-ce que cette discipline vous apporte ?
L’art est toute ma vie. Je pense, je vois, j’entends « art » à chaque instant.
Les moments passés à l’atelier sont pour moi un moyen de régression et de rétrospection. J’arrive à faire le vide.
Le thème que je traite inlassablement est l’humain dans tous états en essayant de comprendre et je sais que c’est un travail sans fin mais c’est justement cet infini qui me rassure et qui me dit que la route est encore longue.
Qu’est-ce qui rend votre art unique ?
Mon travail est unique parce que chaque œuvre est réellement unique. Je ne fais aucune œuvre en exemplaires multiples.
Par ailleurs, je pense qu’il est unique par qu’il est instinctif, spontané, gestuel, urgent, ce qui, je l’espère, le rend FORT. Chaque œuvre est une partie de moi, une part de mon âme que je livre à l’instant où je la crée.
Enfin, l’aboutissement actuel de mon travail, qui est fait d’un mélange d’abstraction et de figuratif, est relativement unique.
Quelles sont d’après vous les qualités importantes pour un artiste ?
Une des qualités importantes qu’un aritste doit posséder outre la qualité technique, « artisanale », sa curiosité et sa poésie, est sa capacité à intercepter l’œil du spectateur, à l’amener à une réflexion, à s’interroger sur sa qualité d’être humain.
Les œuvres d’un artiste doivent être des miroirs. Miroirs de notre humanité, de notre mémoire, de nos vanités, de nos failles et de nos fractures.
Quand j’arrive à interpeller quelqu’un par le regard d’une de mes œuvres et à l’engager dans un procesus de réflexion , c’est gagné !
Un autre des qualité, pur moi , c’est de rester soi-même, d’avoir sa propre écriture et de travailler avec toute son énergie et ses tripes.
Quelles sont les particularités d’un artiste belge pour vous ?
Etre belge est déjà une particularité en soi, l’histoire ayant fait de ce pays ce qu’il est avec l’obligation de faire des compromis « à la Belge » parmi de multiples opinions différentes. Il en est né une attitude particulière du belge, différente des autres européens. Humble, sans toujours se prendre trop au sérieux, une autodérision bien développée, être différent, un peu fou, décalé, tout en restant cohérent, être ouvert à toute forme d’influence artistique.
Si on part de la définition de R. Magritte qui dit que « être surréaliste c’est bannir de l’esprit le déjà vu et rechercher le pas encore vu », vous êtes en plein surréalisme. Qu’est-ce que le surréalisme pour vous ?
La réponse se trouve partiellement dans la question précédente.
La définition de Magritte me convient bien, c’est expérimenter, chercher des voies de développement artistique qui rendent le travail différent, développer de nouvelles voies dans son travail à force de recherche, d’erreurs et d’accidents et trouver ainsi sa propre écriture différente des autres, tout en restant soi-même.
Pourquoi le surréalisme est important ?
Comme je viens de le dire ce surréalisme à la belge nous distingue des autres et d’une manière très positive, je pense. Ces résidus de surréalisme de Magritte ont fini par incorporer nos gènes et notre façon de voir le monde, ce qui fait qu’on peut être fier de se sentir Belge.
Qu’est-ce que vous aimez en Belgique et que vous ne trouvez nulle part ailleurs ?
La réponse se trouve dans les questions précédentes. Cherchez bien !
