Geneviève Lagasse, sculptrice est âgée de 45 ans. Elle trouve son inspiration dans la vie, les gens, les détails, les lumières, les matières, le mouvement et la découverte. Son esprit fourmille d'idées qui émergent et se mêlent, des envies qu'elle souhaite assouvir et partager, des besoins à explorer et à exploiter.
Bien des années après avoir suivi des cours de sculpture, elle évolue désormais en solitaire, ce qui lui permet de créer sa propre bulle artistique et de rester fidèle à ses intuitions, sans trop subir d'influences externes.
Elle alterne entre le bronze et la terre, et parfois ajoute des accessoires extérieurs tels que le papier ou le bois. Elle se lance régulièrement des petits défis techniques, tandis que ses idées murissent au fil du temps et que les plus prometteuses finissent par prendre forme un jour.
La sculpture lui permet de maintenir un équilibre harmonieux entre sa part créative et sa part rigoureuse. La concrétisation d'une idée initiale exige une discipline certaine et une maîtrise technique pour obtenir un résultat cohérent. Sculpter implique également de s'accommoder d'un rythme lent, qui invite au calme et à la rêverie.
Ce qu'elle apprécie en Belgique, c'est la possibilité de s'entourer de personnalités et de tempéraments très diversifiés, sans prétention. Que ce soit les artistes ou le public, qu'il s'agisse de personnes BCBG, d'amateurs ou de connaisseurs, tous rient facilement de ce qu'ils sont et de ce qu'ils font. Cette célèbre autodérision belge est bien présente et vérifiée.
Le surréalisme permet à certains artistes de créer des œuvres, qu'elles soient scéniques ou plastiques, en associant sans hésitation des éléments qui ne vont pas ensemble, des choses impossibles. Intégrer dans une même composition les lumières du jour et de la nuit, transformer un gros chat en une œuvre d'art au cœur de Paris, chanter à un public bourgeois qu'ils sont des cochons... Tout cela n'a rien de provocateur. Cette forme de surréalisme belge semble être une expression très personnelle de l'artiste, qui ne cherche pas forcément à plaire, à vendre ou à se vendre, mais plutôt à s'exprimer, à s'amuser ou parfois même à dénoncer.
C'est probablement ce surréalisme (qui ne se limite d'ailleurs pas uniquement au domaine artistique) qui confère aux artistes belges une certaine confiance lorsqu'ils exposent leurs œuvres, en se disant que si l'idée leur est venue, elle mérite d'être exprimée. C'est une chance inestimable !
